numéro 25 - automne 1997

LES FABLES DE LAFONTAINE... DU TONTONTAINE...
"La jambe et la remorque"

Il était une fois un groupe de rock qui avait fait une tournée assez fatigante à travers la France. Dans leur beau camion, ils avaient sillonné d'est en ouest et du nord au sud. Ils descendaient vers le Pays Basque et le soir, ils arrivèrent dans un grand champ, perdu dans les belles montagnes. Là, il y avait un grand chapiteau, comme un cirque, mais à la place des clowns, s'étaient succédés là, pendant déjà trois jours, de nombreux groupes de rock. Nos amis devaient clôturer la soirée, des spectateurs s'en allaient, d'autres restaient jusqu'au bout pour rire et danser. Bientôt ce fut leur tour de jouer, en quelques instants le matériel fut sur scène, les gars en kilt et le sonorisateur à sa console.

La musique commença, le public bougea doucement, puis de plus en plus, les musiciens chantaient, le public riait, c'était beau... puis comme d'habitude, les musiciens sortirent de scène en espérant un rappel, qui arriva très vite sous la forme des hurlements de la foule en délire. Mais à ce moment, une dame de l'organisation monta sur scène, s'empara du micro et annoça que c'était fini... Les techniciens avaient déjà commencé à démonter le matériel et tous les organisateurs avaient hâte de plier et de rentrer se coucher. Nos amis furent très déçus, on rangea le matériel, on plia les kilts, et ce fut même difficile d'avoir quelque chose à boire dans les loges, qui elles aussi, avaient été rangées et nettoyées. Nos amis n'étaient pas très contents, alors les organisateurs les amenèrent manger, et là, heureusement, ils furent bien accueillis. Plein de bonnes choses à manger et à boire et même du "rab" pour ceux qui en voulaient encore. Fatigués, déçus, bien repus, nos amis décident d'aller dormir.

Il fallut l'aide d'un tracteur pour sortir le beau camion et la grosse remorque du champs, puis une fois sur la route, qui était en pente, il fallut encore de l'aide pour pousser tout le convoi. C'est durant ces nocturnes manoeuvres que le capitaine Gweltaz se retrouva à pousser entre le camion et la remorque. La fatigue et la boue sous ses chaussures eurent raison de son équilibre, et voilà notre ami qui glisse, qui s'allonge par terre et tous, les autres, qui poussent tant qu'ils peuvent...

La grosse remorque passa sur la jambe du Capitaine qui hurla plus fort que sur scène, et se redressa en sautillant plus vite que sur scène. Sur le champs on l'emmena aux urgences d'où il revint la jambe enrubannée telle une momie égyptienne. La jambe va de mieux en mieux et la remorque va bien aussi... merci.

Moralité : ne jamais jouer en dernier dans un festival au Pays Basque.

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