LE ROUGE
Lentement ils avancent fouettés par le vent
salé
Les herbes folles dansent, s'écartent et montrent un chemin fatigué
Les
femmes aux langues coupées entament des prières plaintives
Sur les rochers
naissent des flammes, signal meurtrier
Attendre avec espoir dans le froid
sous la lune
Que la mer daigne nous aider, nous livrer ses trésors
Le tonnerrre
gronde, éclate la coque, cette nuit sera leurs
Complices de la nuit, les naufrageurs
La peur, la joie, le sang se mêlent aux rythmes des marées
Leurs doigts gelés
délivrent de l'écume les corps éparpillés
Complices de la nuit, les naufrageurs
Les herbes folles dansent, tournoient encore, déjà le vent s'endort