PAR LE FEU

Remparts à l'abandon, des cargos éventrés
Des albatros, aux ailes un peu rongées
En bord de Loire devant des grues vétustes
Des entrepôts aux portes fracturées
Dans les bunkers les réfugiés s'inquiètent
La cathédrale n'arrête pas de flamber.

Toutes ces richesses rongées par le feu
Toutes ces richesses s'en vont en fumée.


Quand l'hiver est trop rude, les frontières incertaines
Tous les oiseaux s'en vont par milliers
Derrière chaque fenêtre un fusil guette sa proie
Des lames acides s'affûtent sur les boulevards.

Toutes ces richesses rongées par le feu
Toutes ces richesses s'en vont en fumée.

Jouant du violon les aveugles sur les quais
Ne se souciant de tous ces dangers
Irriguent le coeur des réfugiés
Irriguent le coeur des attristés.

Toutes ces richesses rongées par le feu
Toutes ces richesses s'en vont en fumée.